Revenons à la réalité, s'il vous
plait. La vraie vie, celle de tous les jours, qui nous concerne tous.
Celle qui touche au plus profond. Hier, je découvrais la nouvelle
émission de télé-réalité de W9, les "Ch'tis à Ibiza".
J'ai pleuré. De honte.
Si j'ai bien compris le concept, une
dizaine de Ch'tis sont envoyés à Ibiza pour y faire carrière,
ceux-ci étant des habitués des activités de la nuit dans le Nord:
barmen, gogo-danseuses, tout ça. La sélection était radicale: pour
participer, non seulement il faut être
jeune,
clubber et surtout
avoir un
accent à couper au couteau. Histoire que la France
qui regarde puisse se moquer. Et pour appuyer tout ces stéréotypes,
venir d'un milieu social défavorisé. Ca plait.
Y'en a une, par exemple, qui vient de
Liévin, pas loin de chez moi. Elle n'était jamais partie hors de la
région, chaque événement était une découverte pour elle. Alors,
au lieu de faire le trajet logique Lille-Ibiza (on a un aéroport à
Lille, si si, qui fait le trajet d'une traite), la production a
décidé de lui faire découvrir le bus jusque Paris, l'avion jusque
Barcelone, et pour finir en apothéose, le ferry jusqu'Ibiza. Trop d'la balle.
Un des types semble peu dégourdi,
presqu'analphabète. Peut-être n'a t-il aucun talent particulier. Il
n'est ni barman, ni
danseur reconnu, juste clubber. Il va en boite et
danse. Et là, il laisse sa copine, une bombe, pour aller à Ibiza.
Sa copine est donc une
bombe idiote. Elle laisse son mec partir en
boite pendant toute l'émission, croyez-vous vraiment qu'il sera
encore en couple à son retour? Moi oui. Mais pas avec elle ;-)
Bon, j'avoue, je n'ai regardé que
le premier épisode, sur le service Replay de la chaine. C'est
pathétique. On représente notre région avec les pires kékés
qu'on peut trouver. Ceux qui m'ont rencontré le diront, l'accent
n'apparait qu'avec l'énervement ou l'
alcoolisme (mea culpa), mais en
dehors on n'est pas tous des
gens bizarres. Moi je me fond dans la
masse. Sans accent. Les "ch'tis à Ibiza", c'est encore un
autre moyen qu'on trouvé les
parisiens pour
se moquer de nous en
vendant du rêve et des vacances à de jeunes naïfs. Et ça marche.