Les céréaliers débarquent à Paris, espérant grogner pour obtenir quelque geste de l'Etat en leur faveur. Leurs revenus ont baissé de 50%, certains vivent – survivent – avec moins de 800 euros par mois pour plus de 10 heures de travail quotidien. Certes, quelques-un s'en tirent très bien, les plus gros, les plus résistants. Mais l'exploitant lambda souffre de cette crise qui frappe le monde agricole de plein fouet, entre imposition et cotisations, le travailleur de la terres se sent étouffé et va, ce matin, à la capitale, pour trouver des solutions. De mon point de vue, c'est l'Europe qui coule nos exploitants et les éloigne de la dignité d'un salaire pour leur travail. La concurrence européenne ,voire la surproduction, et les couts à l'importation ainsi que la PAC, plombent carrément les revenus des petits agriculteurs. Alors, aller à Paris, c'est bien, mais au final, qu'attendre de Paris? Un plan d'aide, une avance financière qu'il faudra rembourser? Ce n'est que repousser l'échéance.
Le malaise se fait aussi sentir dans d'autres domaines que les céréales: la production laitière, les fruits et légumes, dont le prix de vente est si faible par rapport à la marge des magasins à la revente que les paysans qui les produisent sont endettés jusqu'au cou, et ont du mal à faire vivre leur famille. Désormais, l'agriculture, art noble de la production territoriale, celle qui nous fait vivre, est sur le déclin. Vivre de la terre est presque impossible, de plus en plus de fermiers disparaissent chaque année, faute de repreneur. Un pari trop risqué.
L'Europe a plombé la production agricole, voilà tout.