dimanche 6 mai 2007

Monsieur le Président Sarkozy


Réaction, à chaud. On en reparlera peut-être. On avait fait des sandwiches ce soir. L'événement était attendu comme une finale de Coupe du Monde, même si l'ambiance retranscrite par les médias laissait échapper les résultats. Nicolas Sarkozy venait d'être élu Président de la République, avec 53% des voix. Félicitations au gagnant de cette campagne musclée à bien des titres. Désormais les Français vont faire face à leur choix, face aux décisions de ce petit homme, qui a entre ses mains et entre ses deux oreilles l'avenir de la France. Force est de constater, néanmoins, que d'un côté comme de l'autre, j'ai pu entendre de belles conneries de la part des électeurs. La politique est-elle accessible à tous? Ne faudrait-il pas un cours de politique à l'école? Parce que entendre "Je vote Untel parce qu'il est plus beau", "je préfère Untel parce qu'il s'habille bien", "je vote Untel parce qu'il coupe pas la parole ou parce qu'il parle bien (sic!)", ça en dit long sur la façon dont le français de base perçoit la politique. Dans le cas de ces citations anonymes, il s'agit d'étudiants. A peine 20/21 ans. Leurs premières élections, niveau Loft Story ou Starac'. C'est inquiétant. Sans avenir, si on fait travailler plus ceux qui bossent déjà beaucoup, ça laisse peu de place aux jeunes qui cherchent un premier boulot. J'avais déjà parlé aussi de cette femme qui confondait droite et gauche, qui comprenait à peine les thèmes et les mots employés dans les débats (concrétement, dans sa vie à elle, ça veut dire quoi?) et qui ne savait pas quel parti était à l'avantage de sa condition. Elle a voté Bayrou parce qu'il a de beaux yeux. Hum. Pire, j'ai même connu quelqu'un qui bosse dans le social et qui vote Sarko parce qu'il y trop d'assistés en France. Ironique, non? Mieux encore, une fille locataire d'un propriétaire privé qui a entendu que Sarko promettait une France propriétaire, espérait acquérir le bien dans lequel elle loge. Elle a pas compris qu'il ne parlait que de logement social, plus ou moins public. Pas pour elle, quoi. La politique est floue, les gens ne comprennent pas tous. Et j'ai l'impression que ce sont eux qui ont le plus de poids. Vit-on dans une France de moutons dont le berger s'appelle Nicolas?
Bref, c'est fait. Ca y est, le sort est jeté. Il faut passer de promesses à l'action. Les français veulent une "rupture", parait-il, alors ils votent pour le même parti que ces dernières années. Va comprendre, l'essentiel est de voir évoluer les choses, non? Avec les législatives toutes proches, trop proches, l'UMP pourrait être majoritaire et alors plus rien n'empêchera Sarkozy de mettre à bien son programme, s'il le peut. Un avenir sans nuage se dessine t-il devant nous? Des jours meilleurs nous attendent-ils? Plus de regrets inutiles, assumons nos choix, marchons en avant, pourvu que ce ne soit pas au pas, et vive la France !

7 commentaires:

  1. Beau billet, qui résume bien la situation. On vote en fonction des problèmes qui nous touchent, et en fonction de l'interprétation qu'on se fait des promesses. Celles ci n'engagent d'ailleurs que ceux qui les écoutent...

    Je souhaite que Nicolas Sarkozy arrivent à réformer notre pays. Mais je sais que nous nous devons d'être vigilent sur certaines mesures qui seraient un peu trop "antisociales".

    Tizel

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  2. D'une part beaucoup de français doivent voter par réflexe, "parce que chez eux, on a toujours voté comme ça", pour d'autres c'est encore pire, l'égo rentre en jeu, et leur candidat c'est leur bébé, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse : franchement aller brailler devant les caméras place de la concorde un soir d'élection ça témoigne pas d'un vote très réfléchi.
    François Mitterrand avait coutume de dire qu'il y a un invariant dans les élections : seuls 5% des français votent vraiment en réfléchissant.

    Bon maintenant, la bonne nouvelle c'est qu'on est débarassé de Chirac !

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  3. Bien résumé, je suis d'accord avec toi : la majorité des français sont des moutons, c'est pas nouveau et c'est triste à dire. Moi j'ai entendu "je vote pas Ségo parce qu'elle est contre les mangas"... C'est à se frapper la tête contre un mur.

    J'ai juste un peu de mal à assumer un choix qui n'est pas le mien :-|

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  4. 1er article que je lit et que je trouve respectueux !
    MERCI

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  5. On sait que les choix ne sont pas tous dictés par la raison et la réflexion. Et c'est d'ailleurs comme ça qu'arrivent à se faire élire les hommes et femmes politiques. Dans cette campagne, on a plus parlé des tailleurs de Ségolène ou des frasques de cécilia plutôt que des projets. Et de toutes façons, je ne sais pas si les français sont réellement intéressés par les débats de fonds. On a dit qu'ils suivaient plus cette élection. Je pense qu'ils l'ont peut-être plus suivi mais pas sur le fond. La faute à qui? Aux médias? Aux lacunes des programmes scolaires? A l'ouverture d'esprit? Je n'ai pas la réponse. tout ce que je peux dire, c'est que peu de français savent déjà comment fonctionnent nos institutions, notre système politique. Et c'est pourtant la base pour voter "librement" avec réflexion.

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  6. Bonjour,

    Quelque peu méprisante toute de mème ta façon de voir les électeurs et un peu réductrice "le français de base" dis tu? humm.. Et toi dis moi ou te place tu ? Parmis les élites qui détiennent les clefs des bons mots du savoir : adepte du je sais donc je suis.
    L' ignorance est certe navrante mais non méprisable et qui sommes nous dis moi pour juger ces hommes et ces femmes électeurs bien intentionnés défendants ce qu' ils croient etre juste chacun à leur niveau.
    Alors de l' humilité et du respect c'est cela la sagesse!
    Cordialement, FLYBIRD

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  7. Cher Flybird, je constate simplement apres discussion avec des gens de ma classe sociale (la classe moyenne/basse) qui n'ont jamais touché le fond du dujet : le programme des candidats. Tout argument était bon pour casser l'un ou l'autre, mais dès qu'on abordait les thèmes, plus rien. Je ne me considère pas plus malin qu'un autre, simplement plus impliqué, et je serai d'avis d'intégrer une éducation civique et politique à l'école pour comprendre au moins les bases de ce qui fait marcher notre système.

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