mardi 8 décembre 2009

Qui c'est qui pue?


Je vous ai déjà parlé de mon collègue qui pue? Celui-là, c'est un cas! Il arrive le matin, à pied, d'une démarche lente qui rappelle inexplicablement le singe. Ce chaînon manquant ambulant s'avance, tant bien que mal, les bras ballants le long du corps, dont le physique n'est pas sans rappeler le fabuleux mister Bean, sexy comme une branche de sapin. L'humour en moins.

Il arrive et fait le tour du bureau. Il tend sa main, ne serre pas, et laisse une odeur étrange à la fois sur vos doigts, et dans l'environnement qui vous entoure. Un trait acide qui pique les yeux, stagne dans vos narines et rappelle étrangement le pâté de campagne. Souvent, embarrassé, vous lui glissez un sourire et profitez du moment pour ouvrir une fenêtre, aller au café, ou étaler un gel à la menthe piqué à la morgue, sous vos narines. La légende veut qu'il sente comme ça parce qu'il sue beaucoup en venant à pied. D'après le mythe, il ne se lave pas non plus, histoire d'économiser l'eau. Ce geste écologique, il le veut aussi économique: il ne dépense pas d'argent, ne cuisine pas, invite sa femme au restaurant... d'entreprise, porte des pulls tricotés lui-même, ou qui se transmettent au travers des générations. Vous me direz que je me moque d'un malheureux. Non non, Monsieur et Madame ont tous les deux un bon job, bien rémunéré dans leur cas. Mais ils sont radins.
Il parait même qu'il dispose d'une paire de chaussure pour chaque pièce de la maison. Une pour le garage. Une autre pour le jardin. Jardin dans lequel il cache, allongés dans l'herbe haute, des râteaux. Comme ça, si des voleurs se pointent, ils marchent dessus et se les prennent dans le nez. Ingénieux, non? On devine une enfance bercée de Tex Avery.
De ma place, je l'observe du coin de l'oeil. Ce Quasimodo des temps modernes mange ses crottes de nez.

Quand il éternue, il essuie ses gouttes avec la manche de son pull - qu'il porte quinze jours durant - et en profite pour partager avec ses collègues un barrissement digne de Dumbo et une averse de postillons qui ferait peur aux Philippins ayant eu affaire au Tsunami.
Mais le plus marrant, c'est qu'il claque des dents. Constamment. En fait, il joue nerveusement avec son dentier. Clac clac clac. Ca devient agaçant. Alors, on a trouvé un truc: on achète des caramels mous qu'on distribue à tous les collègues. Pour faire bonne mesure, il en prend un, et tente le coup. Il mastique. Ca colle. Une demi-heure passe et il y met enfin les doigts. C'est dégueulasse. Il file alors aux toilettes pour laver son dentier :-)
D'ailleurs, quand il va aux toilettes pour faire sa grosse commission, on le voit s'éloigner avec un petit sachet dans lequel il promène... un désodorisant !!!

9 commentaires:

  1. Hum, c'est rafraichissant et bon appétit !

    J'ai eu un collègue qui sentait horriblement aussi mais d'une odeur beaucoup plus âcre. On a fini, avec les collègue, par demander au patron d'intervenir en douceur pour qu'il fasse quelque chose. Ça s'est effectivement arrangé et heureusement. C'est assez vite insupportable !
    A mon avis, il faudrait lui dire gentiment qu'il pue !!!
    :-)))

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  2. Une scène culte dans le film d'auteur 'les collègues'... Où dans le vestiaire, un pauvre joueur s'est vu affublé d'un bruyant "oh mais tu pues toi, putaing !"... Des fois ça fait du bien.

    Oui, des gens ont une odeur corporelle forte. C'est désagréable...

    Tu peux lui lancer un amical : "dis donc... A fond à fond à fond dès le matin toi...". Le déodorant n'a parfois qu'un effet extrêmement limité...

    Vive les douches

    Sinon c'est bien pour l'éternuement : il suit les conseils de notre haute autorité sanitaire (mais il faut changer les pulls des fois...)

    (il est terrible ce billet, mais putain c'est bon à lire...)

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  3. Il a l'air sympathique, ce gars là !

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  4. Oh, suis vraiment désolée pour toi,
    mais, je n'ai pu m'empêcher de rire... en plus c'est trop bien dit... écrit plutôt... j'crois bien que cela sent jusqu'ici... (voilà la force de la précision dans ta description... non seulement, j'imagine mais en plus... je sens de vagues relents de....)
    oh lalala... je te plains

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  5. @tous: pas possible de lui dire, certains ont essayé et ça n'a duré qu'une semaine. Alors on passe de la bombe une fois qu'il est sorti du service...

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  6. Amusant, on a tous surement une anecdote de ce genre. Moi j'en ai un aussi, il s'appelle Gérard et en plus on le prononce GérrAArD !!! :))

    Bon ben y a plus qu'à ajouter bon courage pour la suite^^

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  7. Billet rigolo mais parfaitement dégoûtant! Et ça sent un peu jusque ici. :-)))

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  8. Effectivement, on a tous une anecdote comme ça.
    Moi, c'était au quai d'orsay, quand j'étais standardiste, un collègue qui sentait fort (heureusement pour nous, il bossait au standard politique de l'autre côté de la salle, et nous au standard administratif).
    La responsable était très embêtée devant les plaintes du personnel féminin, et après maintes tergiversations, très gênée, elle a fini par lui dire. Il l'a plutôt bien pris, a expliqué qu'il faisait des travaux de maçonnerie à côté, et a promis de s'équiper d'un déodorant.
    Sujet clos, on n'a plus eu de problème, et notre responsable était très soulagée.

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  9. Ah mais beuurk !

    Je ne sais pas comment tu fais, je pense que je ne tiendrais pas plus de 2 heures à ta place !

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