lundi 17 août 2009

Crise du Cinéma: le pirate non coupable !


Lors d'une sortie au cinéma ce week-end, j'ai été interpellé par une affiche qui ornait les murs du lieu. C'était un message anti-pirate: "quand on aura tout piraté, il n'y aura plus rien à pirater". L'adage semble vieux comme le monde, et s'adresse aux rebelles qui viennent au cinéma armé de leur caméra pour rendre disponible les nouveautés sur internet.
Un cri d'alerte de l'industrie du cinéma, qui, face à son manque à gagner, s'adresse haut et fort à ceux qui leur paraissent être la cause de tous leurs malheurs: les pirates. Je restais devant cette affiche à me demander, clairement, si ils ne nous prenaient pas pour des cons.
Les salles sont désertes pour la moitié des films. A cela, deux raisons: le prix exorbitant des séances et la qualité des films. Pas question de payer presque 50 francs pour voir un nanar. Et ça, les gens l'ont bien compris. Sans compter que pour les nouveautés technologiques (comme Là-Haut, le dernier Pixar), le prix est majoré de 3 euros pour l'achat d'une paire de binocles pour voir en 3D !
Arrêtons de dire que la piraterie écrase le cinéma, c'est faux. La preuve en est, les campagnes promotionnelles comme le Printemps, la Rentrée ou la Fête du Cinéma, qui proposent des tarifs attractifs et raisonnables, et qui remplissent les salles obscures sans difficulté. 4 euros la place. C'était le prix qu'on payait par le passé. Ca a doublé. Et pourquoi? Pour voir l'industrie du cinéma se casser la figure...
Le doublement des tarifs n'est à mettre au compte que de l'appât du gain. Les pirates n'y sont pour rien. Pour preuve, la qualité des films piochés en salle, dits "Screeners": Son saturé, qualité d'image exécrable, flou constant et film tronqué. Il faut vraiment en vouloir pour regarder un film sans aucun confort, bien souvent sous-titré en russe. Les retouches éventuelles qui fleurissent sur la toile n'y changent rien, une salle de cinéma et son ambiance unique sont impossibles à reproduire chez soi. Celui qui regarde ça n'apprécie pas le 7ème art, et qu'importe le prix, il ne va pas au cinéma. Il ne sauvera pas cette industrie, il n'en a jamais fait partie.
Soyons réalistes, à l'ère du gratuit, ce qui gêne, c'est le prix. En cela, je rejoins Monsieur Poireau, qui pense à juste titre que s'il y a du contenu, c'est normal qu'il y ait un prix. Ainsi, je ne regrette pas de payer ma place au cinéma si j'y trouve mon compte. Mais j'admets ne jamais payer le prix fort, bien au-dessus du budget que je peux me permettre, et j'utilise souvent des places en tarif réduit. 5 euros. C'est raisonnable, non?
Parce qu'il faut relativiser: vaut-il mieux un film vu par 100 000 personnes à 8 euros ou par 200 000 à 4 euros? (et encore, bien souvent, la baisse de tarif se reflète de façon inversement proportionnelle sur la fréquentation des salles) Le succès des événements sus-cités se passe de commentaires. Eh oui, une famille de quatre personnes ne peut plus, aujourd'hui, creuser dans son budget pour ce genre de loisirs et préfère investir dans ce qui dure (vacances, etc...). Le phénomène se répète lors de la sortie de la galette. Vous savez, le DVD. Ce disque qui brille surtout par son prix dans les bacs, pour un film encensé par la presse et hué par le public, qui ne sera vu qu'une fois et qui coutera près du double du prix de la place de cinéma, sous prétexte qu'il regorge d'un doublage en arménien et de bonus inutiles. Le cinéma coûte cher, mais n'est pas boudé par les gens. Le pirate ne plombe pas l'industrie du cinéma.
Elle y arrive très bien toute seule.

7 commentaires:

  1. Cher Homer, je partage ton avis. Une soirée cinéma est un luxe. En plus du coût du billet, il faut ajouter le prix des friandises et des boissons.
    Je suppose que tu vas voir ton film dans un complexe multi-salles. S'il y a encore une salle tenue par un propriétaire indépendant, renseigne-toi sur les prix car il y a quelques fois une sacré différence de prix.

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  2. Du grand Homer, je te rejoins totalement sur tout les points. A Paris la place est a 10 euros et 13 euros pour la 3D. Nico

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  3. Hélas oui, le cinéma est devenu un luxe et le sentiment de se faire arnaquer quand on y va est bien réel.
    Là-dessus toutes les personnes qui chaussent du 47 à Arras devraient avoir les moyens d'aller au cinoche sans pleurnicher… (commentaire valable pour 2 billets pendant la journée du commentaire).

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  4. Ravi d'être soutenu ! On fait une pétition? :-)

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  5. Pour une fois, et ça m'écorche le gosier tu t'en doutes bien, je suis entièrement d'accord avec toi! Comme quoi, je ne suis pas si méchante!
    Et je pense la même chose pour les CDs. A 15 ou 20 euros un CD où en général tu n'aimes que 2 ou 3 chansons, c'est abusé! Normal qu'on se tourne vers les téléchargements illégaux!

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  6. @Youpi: je fais une croix sur le calendrier, là !

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  7. Je n'ai pas suivi l'évolution du prix du ciné puisque mon pouvoir d'achat a chuté au moment où ils ont commencé à augmenter les prix !
    A Toulouse, c'était neuf euros, donc beaucoup trop cher pour ce que c'est !
    Pour ce prix-là, tu peux voir un bout de plastique défiler devant une ampoule électrique derrière un objectif, chouette, hein ?
    Les trois quarts des films sont sans intérêt en plus !

    Pour le même prix et en cherchant un peu, tu peux t'offrir le théâtre avec de vraies personnes sur scène et toute une équipe derrière…
    Comme quoi, il y a maldonne sur ce prix !
    :-))

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