Le 29 Octobre sera présentée devant le Parlement le projet de loi Hadopi "Internet et Création" (souvenez vous ici) en dépit de son bide devant Bruxelles. Mme Albanel a décidé de se taper la honte jusqu'au bout et de foncer droit dans le mur, persuadée qu'envoyer 3000 lettres recommandées par jour pour en arriver à couper les connexions internet de la ménagère endigueront un piratage qui semble incontrôlable. Mieux encore, rien n'a été pensé dans cette loi, pour sanctionner le pirate utilisant la connexion wi-fi d'un autre individu : c'est donc ce dernier qui se verra couper internet. On en rajoute une couche: si l'individu possède une offre Triple Play, il perd internet, télé et téléphone d'un coup ! Je me demande même, si cette loi venait à passer et à sanctionner des personnes, si elle ne serait pas contrée par les lois visant les libertés informatiques et individuelles, sans compter le droit à la copie privée. Et pour extrapoler, même avec plusieurs procès, je me demande si la Cour Européenne ne donnerait pas raison à l'individu attaqué par l'Etat (vu que le projet de loi a été rejeté par le Conseil Européen à la majorité). Un tel procès pourrait amener une jurisprudence qui changerait pour de bon la face "cachée " de l'internet, celle qui fait peur aux maisons de disques et studios de production incapables de se moderniser et de trouver des solutions abordables, viables et originales qui répondraient aux attentes de l'internaute. La situation peut sembler ironique après l'annonce officielle du développement numérique en France, visant à équiper tous les foyers et individus d'une offre internet ADSL, qui elle-même est la porte ouverte à une utilisation ponctuelle ou massive d'un nouveau modèle multimédia dont les failles sont connues. Pour parler d'autre chose tout en restant dans le domaine, des solutions avaient été proposées via la VOD, qui mettait à disposition rapidement et légalement - pour une petite contribution - les fichiers vidéos que les internautes pirates téléchargeaient habituellement. On parle ici de version originale sous-titrée, disponible dès le lendemain de sa diffusion outre-atlantique. Malgré le succès avéré de l'offre, son catalogue manque d'ampleur et d'anticipation, et l'offre va devoir s'étoffer pour réellement concurrencer un piratage qui s'avère, lui, complet et gratuit.
Il y a bien un problème de droits d'auteurs à résoudre, c'est vrai, mais il y a aussi en France un problème de liberté. L'état et son administration dépensent une énergie dingue à perpétuellement chercher comment tenir les citoyens en laisse dès qu'un espace de liberté apparaît.
RépondreSupprimerEt cet exemple de Hadopi n'en est qu'un petit.
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