mardi 27 avril 2010

Sur la paille

Les céréaliers débarquent à Paris, espérant grogner pour obtenir quelque geste de l'Etat en leur faveur. Leurs revenus ont baissé de 50%, certains vivent – survivent – avec moins de 800 euros par mois pour plus de 10 heures de travail quotidien. Certes, quelques-un s'en tirent très bien, les plus gros, les plus résistants. Mais l'exploitant lambda souffre de cette crise qui frappe le monde agricole de plein fouet, entre imposition et cotisations, le travailleur de la terres se sent étouffé et va, ce matin, à la capitale, pour trouver des solutions.

De mon point de vue, c'est l'Europe qui coule nos exploitants et les éloigne de la dignité d'un salaire pour leur travail. La concurrence européenne ,voire la surproduction, et les couts à l'importation ainsi que la PAC, plombent carrément les revenus des petits agriculteurs. Alors, aller à Paris, c'est bien, mais au final, qu'attendre de Paris? Un plan d'aide, une avance financière qu'il faudra rembourser? Ce n'est que repousser l'échéance.

Le malaise se fait aussi sentir dans d'autres domaines que les céréales: la production laitière, les fruits et légumes, dont le prix de vente est si faible par rapport à la marge des magasins à la revente que les paysans qui les produisent sont endettés jusqu'au cou, et ont du mal à faire vivre leur famille. Désormais, l'agriculture, art noble de la production territoriale, celle qui nous fait vivre, est sur le déclin. Vivre de la terre est presque impossible, de plus en plus de fermiers disparaissent chaque année, faute de repreneur. Un pari trop risqué.

L'Europe a plombé la production agricole, voilà tout.

5 commentaires:

  1. Si c'était si simple ! Ce n'est pas directement l'Europe qui est responsable mais le modèle économique et la concentration des capitaux qui permet aux "acheteurs" de plus négocier les tarifs.

    Quant aux paysans, ils ont vendu les coopératives montées par leurs parents à ces grands groupes.

    La politique Européenne en agriculture est certes à revoir, mais ne lui collons pas tout sur le dos.

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  2. le modèle capitaliste a bon dos. certes il possède ce genre de failles, mais l'ouverture des frontières et principalement l'importation massive des céréales polonaises ont fait flancher la balance des prix ! Niveau de vie plus bas, prix plus bas... Et on retrouve ce phénomène dans tous les domaines. Ce n'est pas pour rien que nos usines décampent.
    Nota: le goupe McCain est, par exemple, une de ces coopératives qui permettent encore au cultivateur de patates de sortir la tête de l'eau... et à contrario, trop de céréaliers comptent sur la PAC pour maintenir leur niveau de vie !

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  3. Je suis assez partagé sur le sujet. Il y a deux poids et donc deux mesures. Je réside dans une région agricole avec deux types d'exploitants. Effectivement le céréalier qui fait du brocolis, artichauts etc... Qui lui galère pour écouler sa production, puis par ailleurs l'industriel porcin (3000 têtes) qui ne connait pas la crise ou si peu. Monsieur roule dans le dernier 4X4 Toyota et madame dans une luxuriante Audi. Vacances aux Seychelles, sports d'hiver donc très loin des difficultés des céréaliers et producteurs de lait. Attention donc à l'amalgame sous le terme paysan se cache des gugusses imposés sur la fortune. je n'ai absolument rien contre cela mais ne mélangeons pas tout.

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  4. Les céréaliers, du moins les purs céréaliers, les richards de la Beauce par exemple, ont été les gros profiteurs de la PAC. Les gouvernements les ont toujours favorisés scandaleusement par rapport aux autres paysans. Alors, pour les plaindre, ça sera sans moi.

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  5. On arganise le monde selon l'utopie du tout libéral et malgré ces échecs visibles, on continue encore et encore. Après avoir ruiné l'industrie européenne, on détruit l'agriculture locale !
    :-)

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