mardi 20 novembre 2007

Blog en grève !


Allez, c'est aujourd'hui que tout le monde grève dans la fonction publique, alors je me joins à ce mouvement puisque mon blog à une fonction publique...
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Nan j'déconne, je saurai pas m'arrêter, c'est comme une drogue ! Alors je vais donner mon avis, et le partager moi aussi, sur les manifestations qui ont lieu en ce 20 novembre 2007.
Je trouve ça important. Pas seulement pour la quantité, mais surtout pour les valeurs. La SNCF, flambeau du bastion de la fonction publique, ne doit pas tomber. Ce serait alors la porte ouverte à toutes les réformes les plus radicales. Aligner les régimes spéciaux est nécessaire, je n'en doute pas, mais je ne vois pas en quoi le peu d'employés des chemins de fer pourrait faire de l'ombre aux 20 millions de travailleurs des secteurs privés. Non, car le but du gouvernement ici est de se faire retourner l'opinion contre la fonction publique, ceci afin d'appuyer la légitimité de la réforme. Une fois passés à 40 ans chacun, pourquoi pas 41? De toute façon "cela est nécessaire" et déjà le cas : 41 ans de cotisations pour tous les salariés du privé nés après 1952.... Mais dans le privé, impossible de gréver : déjà à cause de l'instabilité des postes, mais aussi par la moindre ampleur des manifestations. En bref et selon moi, le public défend les acquis de tout-un-chacun, à moindre mesure et avec du recul.
J'ai peur de la position de la CFDT, premier syndicat à se coucher dès que le gouvernement offre une miette de pain, même si celle-ci n'a rien à voir avec les revendications de départ. Ils sont toujours les premiers à abandonner, je trouve ça chelou. De même, ils apportent une dimension politique à un conflit social qui ne l'est pas, le rassemblement commun des services publiques a ici deux revendications lourdes, qu'il ne faut pas mélanger pour ne pas favoriser l'Etat dans les négociations : la réforme des régimes spéciaux et le pouvoir d'achat des français soumis à l'inflation, et dont les salaires stagnent.
Enfin, et pour conclure, je précise ne pas être fonctionnaire mais travailler dans une entreprise privée, ce qui ne m'empêche pas de prendre plus de recul que les échantillons interrogés à la télé qui s'évertuent à dire que les grèvistes les font chier. Parce que les événements d'aujourd'hui décideront de la France de demain, vaut mieux se bouger avant de rire jaune.

8 commentaires:

  1. Tu as raison de partager... et de faire la publicité pour les copains !

    Et moi aussi je suis dans le privé et j'apporte quand même mon soutien !

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  2. Au fond de vous, vous pensez vraiment que ceux qui font grève aujourd'hui sont les plus mal lotis ?

    Le plus regrettable aujourd'hui ce n'est pas tant la fin des privilèges de certains (qu'on devrait plutôt saluer comme une victoire sur le corporatisme ambiant) que le piétinement des négociations sur la "pénibilité du travail" qui viseraient à redistribuer une partie de ce qu'on aura gagné chez les régimes "spéciaux". Bref, on se débarrasse difficilement des inégalités du passé, et on a beaucoup de mal à créer un système moderne et réellement solidaire pour se préparer à l'avenir.

    On pourra se consoler en se disant qu'on a l'honneur, périodiquement en France de jouer les amuseurs publics du monde entier avec nos grèves là où partout ailleurs on arrive à discuter...

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  3. s'il faut remettre à plat les régimes spéciaux et tous les aligner sur le régime général, alors oui mais TOUS les régimes spéciaux: des parlementaires, des ministres, des présidents ... et mettre tout le monde au régime général. Pourquoi ne viser que quelques uns ?? il y a amalgme entre "privilégiés" EDF, GDF, poste et consorts et les fonctionnaires. Je suis dans le privé, et je me rends compte du mélange complet qui est effectué. Mais là on tombe dans un vide sidéral en france: celui de donner des explications claires, quitte à ne pas faire plaisir au pouvoir en place. Et là, désolé, les journalistes ne sont pas à la hauteur. Seule la grêve permet de se faire entendre, on n'a pas les puissants syndicats allemends ou encore suédois, dont le modèle est pourtant si souvent pris en exemple.

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  4. J'aime bien le concept de Seb selon lequel ne devraient manifester que les plus pauvres des plus pauvres et les autres accepter sans moufter qu'on leur retire un peu de leurs acquis !
    Bon sang comme si la fonction publique ou même n'importe qui avait volé cette situation ! C'est le fruit d'un travail social depuis 50 ans. Des négociations, des grèves, des avancées…
    Ça m'écoure cette mentalité de possédant qu'ont certains !
    :-)

    [La RATP peut faire grève, je suis toulousains ! :-)) ].

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  5. Le droit du travail et les droits sociaux se nourrissent des avancées de l'économie. Quand la croissance est là les travailleurs peuvent légitimement réclamer de meilleures conditions, ce fut le cas durant les trente glorieuses.

    Seulement depuis maintenant plus de trente ans les choses vont moins bien et malgré les essais en tous genres de nos politiques ça ne s'arrange pas. Il est par conséquent illusoire de penser que tout le monde peut conserver ses "avantages acquis de haute lutte", sauf à se contenter d'une situation où les retraites ne sont pas financées, 20% des jeunes sont au chômage les vieux mis au placard le plus tôt possible ou alors adopter le discours faisant porter l'intégralité de la faute sur les épaules de ces salauds de patrons qui s'en foutent plein les poches.

    S'il l'on veut rester dans une société solidaire, il est essentiel que les sacrifices soient équitablement partagés et que "avantages" et "statuts" soient rediscutés partout : ils l'ont été pour l'immense majorité des travailleurs (exemple les retraites) sauf pour l'infime minorité de ceux dont le pouvoir de nuisance a permis de sauvegarder les avantages du passé (déjà supérieurs à la moyenne) créant par conséquent une situation injuste.

    Alors soit on trouve une solution politique permettant un retour de la croissance, du plein-emploi afin de ne pas être obligés de faire des sacrifices (on peut attendre longtemps ), soit on renégocie et on lâche du lest, mais tous ensembles (agents RATP, SNCF, président, députés, patrons compris).

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  6. Seb : tu te trompes sur la situation réelle du pays. Les richesses ont augmenté mais elles sont allées toujours dans les mêmes poches !
    Je t'encourage à chercher l'évolution du PIB, des salaires, des bénéfices et tout ce genre de choses.
    Un exemple parmi tant, la part de l'économie qui part en salaire par rapport à celle qu'on utilise pour rémunérer les rentiers !
    Aujourd'hui personne ne remet en cause les rentiers mais on s'en prend aux salariés.
    Tiens, même la justice sociale, c'est mal réparti ! :-)))

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  7. De toute façon, la droite n'a jamais eu la réputation de faire du social... Un éminenet économiste de ma connaissance m'a un jour affirmé qu'un point de PIB comblerait le trou de la Sécu. Le souci ne vient donc pas des rentrées d'argent, mais de la façon dont il est utilisé. De même, interrogeons nous sur sa provenance.

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  8. Les syndicalistes de SUD Rail à la télévision ces derniers temps ils sortent aussi souvent le couplet du "point de PIB qui, mieux redistribué changerait tout".

    A se demander ce qu'on fait les gouvernements depuis grosso modo les années 80 et Mitterrand qu'on dit que l'économie va pas bien ! Ce dernier entre 81 et 83 ne peut pas être taxé de suppot du capitalisme privilégiant les rentiers, il voulait faire une politique socialiste assez prononcé, était entouré de communistes au gouvernement et malgré sa volonté affichée et ses mesure au bout de deux ans il a opté pour la rigueur.

    Il faut se rappeler que chaque année, l'Etat et l'ensemble des collectivités locales (en gros nous français) dépensent plus que ce qu'il gagne, et la différence vaut entre 2% et 3% du PIB. S'il était si simple de prendre aux riches un point ou deux pour financer les retraites par exemple, ce serait fait depuis longtemps.

    Si on ne peut nier que les inégalités de salaire se creusent entre les plus riches et les plus pauvres, on ne peut pas dire qu'on soit un pays où les impôts sont bas et où la redistribution des richesses par l'impôt ne se fasse pas :
    - impôts sur les bénéfices des entreprises (qui paient déjà charges et autres) : 33% (dans la fourchette haute parmi les pays européens). Ca c'est pour ceux qui rêvent de voir les milliards de bénéfices de Total redistribués pour le bien public, et bien la bonne nouvelles est qu'ils le sont déjà !
    - plancher de l'impôt sur le revenu voulu par Sarkosy : 60% du total des revenus. Alors ok, certains ont des très bons salaires et si on leur en laissait même 5% ça suffirait pour vivre mais bon, le jour où tu verras 60% de taux d'imposition sur ta fiche de paie, tu seras un peu dégoûté quand même.

    Et les plus-values sur les actions et autres actifs financiers de nos amis "rentiers" sont elles aussi taxées, le législateur est pas con, il a besoin d'argent et est allé raclé jusqu'où il pouvait.

    Bref, la redistribution des richesses via l'impôt depuis que la république française existe c'est une réalité et il est illusoire de penser qu'on a encore des marges de manoeuvres là dessus. On ne règlera pas nos problèmes (de pays quand même riche, faut pas déconner non plus on est pas un pays pauvre) avec des idées aussi simple (simplistes ?) que ça.

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