Clowns vengeurs et acrobates

Un grand chapiteau dressé, aux couleurs flamboyantes, m'a accueilli en son sein ce samedi. Acrobates, funambules et clowns étaient au rendez-vous d'un grand rassemblement qui se voulait être ma première fois au cirque. A 27 piges, il était plus que temps, mais j'avoue que par le passé celà ne m'a jamais vraiment interessé. J'avais même plutôt peur des clowns, depuis ma lecture de Ca, de Stephen King. Imaginez, le monstre qui prend l'apparence d'un clown pour attirer les enfants et qui les dévore ensuite dans le monde des ténèbres ! Brrr, ça fait froid dans le dos.

N'étant plus un enfant, j'allais - prudent tout de même - au cirque ce week-end. Au delà du spectacle en tant que tel, où performance d'acrobates et images d'émerveillement se succédaient au son de la voix suave de Monsieur Royal, j'observai quelques imperfections qui rendirent ce spectacle beaucoup plus humain :

- Installés sur un genre d'avion qui tourne, deux acrobates tentaient de lutter contre la force centrifuge. Le défi était lancé, mais l'avion aussi, et celui-ci allait trop vite. Du coup, la femme qui tentait de se cabrer à ce moment là ne vit pas arriver sur elle le spot accroché là, et se le prit en pleine tête. Paf, du sang, la fille étourdie mais toujours accrochée qui tente tant bien que mal de terminer ses acrobaties : un geste admirable autant qu'inconscient. A dix mètres du sol, la chute aurait pû être mortelle.

- Les chinois volants, déguisés en Spiderman, ont tenté des figures aériennes avec filet. Les performances, impressionnantes, auraient nécessité plus d'entrainement, car par deux fois la chinoise a dû retenter sa double vrille avant d'être rattrapé. Et bien figurez-vous que l'ambiance a monté grâce à ces eux échecs. Le spectateur ne veut pas la perfection, il veut le spectacle.

- L'homme qui murmurait à l'oreille des éléphants avait cela de sensationnel qu'il pouvait le faire du haut des gradins. Mais encore plus exceptionnel, c'est que de là où j'étais, ce dresseur ressemblait beaucoup à notre Fabien l'australien. Ajoutez-lui une moustache et son plus beau sourire, et obtenez une copie parfaite !

En résumé, je me suis bien amusé, j'en ai pris plein les yeux, et malgré quelques ratés lors d'acrobaties, de chutes non voulues et de blagues clownesques trop potaches - nan, décidément, j'aime pas les clowns, c'est pô fort drôle - j'ai passé un agréable moment. Le cirque, selon moi, ne doit pas être un modèle de perfection. Je préfère nettement que l'homme se montre à ses limites, qu'il amuse et impressionne, pour qu'on admire particulièrement la difficulté et le travail apporté à ces numéros...