mercredi 31 octobre 2007

Sur le tournage d'un téléfilm

Au détour d'une promenade en ville, en compagnie de Marge, je décidais de rentrer chez moi en passant par le parc Albert 1er qui longe l'Abbaye, afin de voir l'état d'avancement des travaux de la place de la Madeleine. Soudain, mon regard fut attiré par un halo lumineux au fond de ce parc, et je me rendis sur place pour observer une scène particulièrement originale à Arras : le tournage du téléfilm "Autopsie d'un crime", dont je vous parlais il y a quelques temps. La nuit était tombée, il était 18h15. D'immenses perches soutenaient des spots qui éclairaient le plateau. Un rail était posé en travers du parking, sur lequel roulait une caméra; des souffleurs de fumée envahissaient l'air, pour retranscrire l'impression d'humidité; toute une équipe s'affairait autour des acteurs : une scène clé allait être tournée. "Silence, on répète !" hurla le metteur en scène. Et Tchéky Kerio s'avança dans le brouillard, fut interpellé par une jeune dame et discuta avec elle devant une vieille bagnole d'époque. Après cinq répétitions, quelques retouches et deux cafés sérrés, la circulation fut bloquée et la scène tournée, deux fois, sous deux angles différents. En bref, elle raconte le moment où le juge se fait interpeller alors qu'il retourne à sa voiture, par une femme qui dit "savez-vous que la presse féminine s'interesse aussi aux affaires criminelles?" S'ensuit un dialogue court mais intense qui laisse le juge bouche bée.
Le froid s'installant, et malgré la bonne humeur de l'équipe et des gens autour de moi - avec lesquels j'avais sympathisé (je retiens une anecdote : un homme remarqua que pendant le tournage chacun retenait son souffle pour se relacher une fois le clap entendu; je m'esclaffais alors "heureusement qu'ils ne tournent pas le "grand bleu" !", ce qui fit rire tout le monde), je repartis vers mes pénates.

Sauf que je voulais d'abord passer dans la cour de l'Abbaye, où certaines scènes seraient tournées. Et là, apparurent à mes yeux ébahis une belle dizaine de voitures d'époques - fin des années 70. Fourgonnette de la police, 4L gendarmerie, DS Europe 1 ou Mercedes, de nombreux modèles s'étalaient là pour les besoins du film. Sur ma gauche, les petites marches rarement utilisées d'habitude, menaient vers une pièce de l'Abbaye chaudement éclairée, sans doute celle qui servira de bureau au juge. D'ailleurs, une plaque a fait son apparition sur le mur : Tribunal de Grande Instance.


Le petit bémol de tout ça (en plus du fait que j'avais pas mon appareil photo sur moi, grrrrr...), c'est Marge qui me le fit remarquer. Les angles de caméra, la mise en scène du Palais St Vaast en tribunal, les artifices choisis : on se demande si on reconnaitra les lieux lors de la diffusion. TF1 profite des décors naturels du secteur pour les adapter : des marches de parking deviennent celles d'un tribunal, des grilles anodines se transforment en glorieux portail, la nuit devient crépuscule... C'est ça, la magie du cinéma.

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