mercredi 6 juillet 2011

De l'apprentissage de la lecture

Je discutais ce matin avec une jeune maman qui me faisait part de ses inquiétudes:

« Tu te rends compte qu'aujourd'hui, les enfants apprennent à lire en reconnaissant des mots. C'est du par cœur. On ne leur demande plus d'apprendre par syllabes, comme à notre époque, mais de reconnaître des mots tout faits. Par exemple, mon fils rentre de l'école en disant « Regarde maman, je sais lire ! » et ouvre son cahier. Il semble lire la phrase jusqu'à ce qu'il arrive à un mot dont il ne se souviens plus. Il n'arrive pas à l'analyser, il a oublié. Il apprend à lire « par cœur ». L'autre jour, je lui écrit Maison. Il arrive à le lire. Alors j'écris Maisonnette. Et là, pas moyen.

- Oui c'est un grave problème. S'il doit lire un livre, il va buter sur les mots qu'il ne reconnaît pas. Le gouvernement a, depuis quelques années, décidé de changer les règles d'apprentissage qui faisaient de nous de meilleurs francophones. On apprend à l'américaine. Pour en revenir à ton exemple, il n'y a pas de déclinaison en anglais. Une petite maison ne sera jamais une Maisonnette, mais restera une House avec un Small devant. Juste un mot de plus et le sens change. Il y a d'ailleurs moins de mots en anglais qu'en Français. C'est plus simple. On ne peut pas demander aux gosses d'apprendre le dictionnaire par cœur ! »

Alors que la langue française court à sa perte, polluée par le langage SMS et la baisse constante du niveau littéraire en France, appliquer ce genre de méthode d'apprentissage s'avère, selon moi, bien dangereux. Cela n'aide pas l'enfant, il ne sait plus décortiquer un mot, et intellectuellement, ça me gêne vraiment. Et vous, qu'en pensez-vous?

8 commentaires:

  1. J'ai commencé par écrire un commentaire, et puis c'était trop long... alors j'en ai fait un billet, sur mon blog !

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  2. Si cela peut vous rassurer, il y a de moins en moins d'écoles où l'on apprend à lire ainsi. On s'est rendu compte que cette méthode, dite "globale", sous des aspects séduisants, donnait des résultats catastrophiques et laissait en plan les élèves les moins mûrs pour la lecture. On trouvera beaucoup d'instituteurs qui font un mélange: savoir reconnaître le mot "maison", par exemple, sans savoir reconnaitre ailleurs le "ai", le "s" qui se lit Z, le "on", et plus tard apprendre les listes de mots la maison, la raison, la prison, etc.

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  3. @Thierry : merci

    @Suzanne: face aux problèmes connus d'illettrisme et aux retards des enfants en difficultés, le retour au source est bienvenu.

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  4. cidounette8/7/11 20:20

    De mon temps il fallait savoir lire à la fin du CP pour passer à la classe supérieure, maintenant les bambins apprennent à lire sur deux ans... Un jour il faudra les 5 années du primaire pour y parvenir !
    L'apprentissage de la lecture est fondamental et certains parents paniquent peut être si leur enfant ne sait pas lire dans les deux mois suivant la rentrée du CP, ils penseront que leur enfant est attardé ou du moins pas doué et qu'il n'arrivera à rien dans la vie.

    Enfin dans toutes professions il y a des gens meilleurs que d'autres, c'est valable aussi pour l'éducation nationale, à mon avis.

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  5. Eh oui mon brave Monsieur "tout fout l'camp" !!!

    Mais comme de toute façon, maintenant on te demande de taper 1 taper 2 taper 3, la lecture ne servira plus à grand chose dans 50 ans !!!...

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  6. En fait, les nouvelles générations d'instit devront savoir faire la part des choses. Les "anciens", eux, auront pour mission de maintenir la qualité qu'on a connu !

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  7. "la lecture ne servira plus à grand chose dans 50 ans !!!..."

    Ah si: à lire les billets des copains...

    Je rebondis sur le commentaire de Suzanne: on a beaucop critiqué la méthode dite "globale" ces dernières années, et elle est en perte de vitesse alors qu'elle a connu un engouement certain pour l'enseignement du français. Adepte de la bonne vieille méthode syllabique, je ne la regretterai pas non plus...

    Certains (jeunes) lecteurs voient ainsi le début d'un mot, croient le reconnaître mais hop-là, la suite n'est pas la bonne et le lecteur est piégé, incapable de percevoir le sens du texte.

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  8. La méthode globale, ça fait pas loin de 40 ans qu'elle est utilisée, donc c'est pas neuf, loin de là ! J'avais lu jesaisplusoù qu'en fait elle devait être utilisée conjointement à la méthode syllabique, car aucune méthode n'était parfaite.

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