Finalement, qu'est-ce qui distingue
un blogueur de monsieur tout-le-monde? Vous le croisez dans la
rue, c'est un anonyme. Aucun signe distinctif, aucun regard porté
sur sa gloire virtuelle. Le blogueur n'est qu'une page web affichée
sur un écran, et dans la réalité, peu le connaissent. L'homme –
ou la femme – qui tape ces lettres sur son clavier, n'a en retour
qu'une appréciation virtuelle bien loin du succès public.
Le blogueur, c'est un type comme moi.
Il se lève chaque matin, boit son café, va bosser. Il a des amis,
des loisirs, des soucis, des doutes. Il a des projets d'avenir, des
regrets. Il rit, il pleure, il boit, il mange. Il fait caca aussi. Si
si. Loin du piédestal où il se place dans les classements sur
internet, il est une personne comme chacun, anonyme. On ne le
remarque pas. Il peut sembler insignifiant. Mais il a ce petit plus
que d'autres n'ont pas. Ce petit plus qui fait qu'il ne se contente
pas d'animer des conversations autour de la machine à café, ou
accoudé sur un bar au centre de la bourgade où il vit.
Tiens, une banane? |
Le blogueur est un observateur. Il
regarde le monde où il vit et se fait une idée de toute chose. Il
se surprend à croiser une personne dans la rue, à poser les yeux
sur un monument, à lire un article de presse, et à s'en faire une
idée qui sera le germe d'un billet qu'il passera quelques minutes à
taper le soir même. Il fait feu de tout bois, car bloguer, c'est son
truc. Il a un avis sur presque tout. Un détail est une inspiration.
Il a un caractère littéraire, et possède bien souvent un capital
sympathie d'envergure. Il n'attend pas vraiment de reconnaissance des
autres, il se crée un monde échappatoire où il sera connu comme
quelqu'un qui fait quelquechose, qui apporte un divertissement à qui
le lit, et au final il soulagera sa conscience au fil des lignes. Il
s'exprimera, sortira de son rôle d'observateur pour se faire
critique, et posera sa pierre en créant du contenu sur la toile. Il
tentera, cycliquement, de se dégager du temps pour subvenir à ce
besoin de s'exprimer. Et de prendre du recul sur les choses qui
l'entourent.
Ce n'est pas moi... |
Moi, Homer, suis ce blogueur amateur.
J'ai aiguisé ma capacité d'observation, ce hobby est devenu une
passion. Parfois en 140 caractères... Culturellement, c'est presque
devenu une nécessité. Pour pouvoir me confronter, et avancer. Grâce
à ce blog, j'ai rencontré une autre sphère d'amitié. Une
formidable sphère où l'on fait fi des origines sociales ou
culturelles. Des blogueurs, anonymes, comme moi. Personne ne me
tiendra rigueur de ne pouvoir les voir qu'à de rares occasions. Nous
partageons une passion commune, qui fait qu'en étant parfois
éloignés longtemps, c'est comme si on était proches tout le temps.
C'est un peu tout ça, la vie d'un blogueur amateur. Une vie
ordinaire, avec ce petit truc en plus.
Finalement, rien d'exceptionnel.
Merci à tout ceux qui ont fait des liens vers ce blog ce mois-ci et qui se reconnaîtront dans les lignes ci-dessus. Une fois n'est pas coutume, j'utilise le Jegounotron.
Bobiyé.
RépondreSupprimerC'est beeaauuuu tout ça !
RépondreSupprimerEt si bien dit !
J'aime !
:)
Un chouette portrait ! Oui, ça me va bien (avec une parfaite adhésion à ton 2e paragraphe).
RépondreSupprimerSuperbe moment de lecture!
RépondreSupprimerLe blogueur en selle ! Plus qu'un exercice de style, du grand galop...
RépondreSupprimerMerci à tous ! Et vive les blogs !
RépondreSupprimerJ'ai déjà oublié comment je suis arrivée là, de liens en liens.
RépondreSupprimerMais c'est ici que je me pose un instant le temps de lire et d'apprécier.
Et de cogiter.
Je ne suis pas vraiment concernée, mon blog est un blog photo et je n'ai pas d'avis sur tout, pas de piédestal. Mais observateur, oui.
Et j'aime beaucoup cette phrase là :
"une passion commune, qui fait qu'en étant parfois éloignés longtemps, c'est comme si on était proches tout le temps"
J'aime beaucoup la seconde photo aussi.
RSS hop.
Je reviendrai chercher le petit truc en plus.