lundi 22 août 2011

Prime de motivation

C'est alors que Marge grattait des lettres de motivation, qu'elle s'offusqua qu'on offre aux chômeurs de longue durée des primes comme celle de Noël. Elle voyait ça comme une récompense imméritée, qu'on offrait à ceux qui ne travaillaient pas, ce qui ne les encourageait pas à retrouver un travail immédiat. Elle proposa alors qu'on offre plutôt des primes de motivation à ceux qui cherchent et trouvent un travail, quel qu'il soit, dans la mesure où ceux-ci parvenaient au bout de leur effort à travailler au delà de six mois par an: une prime exceptionnelle qui féliciterait leur abnégation, et les encouragerait d'autant plus à trouver du travail.
Elle alla même plus loin, en s'attaquant à la prime pour l'emploi. Savez-vous qu'un travailleur qui bosse en CDD pendant 11 mois et demi, s'il n'a pas travaillé l'année complète, n'a pas le droit à la Prime pour l'emploi? Alors, ce sont ceux qui travaillent en CDD, finalement les plus précaires, qui ne bénéficient d'aucune aide fiscale; alors que celui qui a la chance d'être en CDI peut y prétendre. Je trouve personnellement qu'il y a un hic quelquepart. Des critères à revoir.
C'est donc face à l'augmentation du chômage de longue durée, face à la difficulté des jeunes à trouver un emploi, face à la sélectivité de certains travailleurs mieux indemnisés sans travail qu'avec, que devrait être conçu ce système de prime à la motivation. Je ne dis pas que l'idée est suffisamment précise pour être appliquée, mais que la réflexion mériterait d'être approfondie à l'aube de 2012.
François, si tu lis mon blog... fais passer !

5 commentaires:

  1. Oui, la PPE est une erreur majeure. (de la gauche).

    RépondreSupprimer
  2. Vous êtes mesquin(e).

    La prime de Noël, c'est 152 € qui permettent à une personne qui survit avec 400 € par mois 1) au mieux, de marquer un peu le coup fin décembre 2) au pire, de régler ses factures en retard.

    Sachez que la "prime de motivation" aux chômeurs qui retrouvent du travail existe : c'est le RSA dit "de complément". Il existe aussi un dispositif de cumul "prime de retour à l'emploi" + salaire, limité dans le temps.

    Au lieu de vous défouler sur des gens en grande difficulté, levez un peu le nez et défoulez-vous sur les contribuables les plus fortunés qui sont, proportionnellement, moins imposés que le Smicard.

    Et si l'octroi de la PPE est incohérent, ce n'est pas la faute à ceux qui en bénéficient mais à ceux qui l'ont conçue et jouent sur l'effet "diviser pour mieux régner" : on constate, à travers vos propos, que ça marche à tous les coups. Tomber dans un tel panneau, c'est pas bien futé.

    Sylvie

    RépondreSupprimer
  3. @Nicolas: je ne savais pas que c'était la gauche qui avait implanté ça.

    @Sylvie: si je parle de ce sujet, c'est que je me sens concerné, au contraire. Parce que si certains touchent le minimum par malheur, d'autres savent s'en contenter. Personnellement, je ne touche aucune aide. Pas que je gagne beaucoup, non, au contraire. Mais je suis 10 euros au dessus des plafonds. PAs de bol.

    Alors le RSA ne fait jamais un SMIC, même en complément. Il motive par conséquent peu de gens qui, j'en suis sur, s'en passeraient bien s'ils pouvaient avoir un travail à temps plein que personne ne semble en mesure de leur offrir.
    N'ignorons pas qu'il y a des chomeurs qui ne touchent pas le RSA, et que pendant deux ans ils bénéficient d'indemnités parfois conséquentes.
    Enfin, nous sommes d'accord, la PEE est mal attribuée et ce sont les petits budgets qui en pâtissent. Ceux qui gagnent trop pour avoir les aides, trop pour ne pas payer d’impôts, mais pas assez pour les payer. La classe moyenne, quoi.

    Sachez que je ne tombe pas dans un quelconque panneau: je réagis juste à une incohérence du système qui est corrigeable facilement.

    RépondreSupprimer
  4. Oui, c'est le PS (gouvernement Jospin en 2001) qui a inventé la PPE : un pansement sur une jambe de bois censé palier aux conséquences, pour les plus modestes, d'un gel des salaires qui sévit partout depuis vingt ans. Quand la droite lui a succédé, elle s'est évertuée à la retailler et à la raboter, créant les aberrations que vous citez.

    Oui : quand il n'y a pas assez d'emplois pour tout le monde et qu'accepter un petit job occasionnel, faute de mieux, vous fait perdre de l'argent et non en gagner à cause d'effets de seuil complètement débiles, alors vous apprenez à vous en contenter. Mais ce n'est pas de gaité de cœur.

    Le fond du problème, c'est que des millions de chômeurs se retrouvent dans cette impasse : l'emploi manque non seulement en quantité, mais aussi en qualité, sa précarisation étant devenue la norme, et les salaires proposés ne permettant ni de vivre ni de se projeter. Donc, la question qui se pose est : vaut-il mieux être très pauvre parce qu'on n'a pas de travail, ou rester pauvre en travaillant ? C'est un vrai dilemme.

    Certes, vous réagissez aux incohérences du système, mais dans votre billet, clairement, ce sont ses victimes que vous fustigez. C'est pourquoi mon commentaire a été un peu vif. Ne m'en veuillez pas, mais j'estime que le problème est suffisamment grave pour qu'on ne s'en empare pas avec dilettantisme.

    Bien@vous,
    Sylvie

    RépondreSupprimer
  5. @Sylvie: je te donne raison sur tous les points. Désolé si mon billet semble attaquer les malheureux qui ne trouvent pas de job, mais ne nions pas qu'une quantité certaine ne fait pas spécialement d'effort non plus. Je contais là une anecdote, un bref échange avec Marge, exprimé alors que nous croulons sous les factures et que nous ne touchons rien de l'Etat.

    Ce genre de billet est fait pour faire réagir. Le but est atteint. Il faut réfléchir au problème.

    RépondreSupprimer

Hop, on met un p'tit mot pour suivre le débat ou encourager le mec qui passe son temps à taper ces lignes, mais surtout: on s'identifie ! Ici ne sera plus accepté de commentaire anonyme, alors la moindre des choses est de se trouver un pseudo rigolo.
Ne mettez rien de désobligeant, vulgaire ou irrespectueux et n'insultez pas les autres commentateurs. Merci !