jeudi 5 février 2009

Il va parler, ce soir

Aujourd'hui, juste un petit billet rapide pour se préparer à l'intervention présidentielle de ce soir. On l'attend tous, mais on ne sait pas vraiment comment l'appréhender. Le Président, suite au mouvement du 29 janvier, se doit d'apporter des réponses aux questions que les Français se posent, par l'intermédiaire de journalistes qu'il a choisi, et de rassurer ses concitoyens de la manière la plus pédagogique qu'il soit. Un exercice de style, certes, sur lequel il a su se montrer doué à chaque intervention. Mais cette fois, il faudra que ce soit plus clair, car les Français ont montré que la patience avait des limites. Et à ceux qui se moqueront du rassemblement gréviste, manifestant ou non, je les félicite de se satisfaire de leur sort et je m'inquiète de les voir montrer si peu de solidarité. On est tous dans le même bain. Sauf les riches. Bref.
Ce à quoi il faut s'attendre ce soir:
- Nicolas Sarkozy aura surement une fâcheuse tendance à se défendre en prétextant la Crise. Nous sommes conscients du problème mais il faudra lui rappeler qu'on n'est pas forcément d'accord avec les solutions apportées, notamment les 1000 points de relance de son Premier Ministre, qui ne font qu'apporter de l'eau aux moulins de chantiers déjà en cours depuis 6 ans (je pense au Canal Seine-Nord, par exemple)
- Nicolas Sarkozy fera appel à la patience des Français. Rome ne s'est pas construite en un jour. Et quand on touche aux sous de l'Etat, on avance prudemment. Voilà deux ans qu'il est au pouvoir, il a commencé à tout démonter, mais annonce que l'argent manque pour reconstruire. Sauf quand il s'agit de donner des milliards aux banques. Favorisons l'échec. La patience à des limites: Cinq ans, pour lui.
- Nicolas Sarkozy ne proposera aucune solution au problème du pouvoir d'achat. En bon capitaliste, la relance de la consommation commence par la production des entreprises. Sauf que sans personne pour acheter la marchandise, c'est de la production à perte. Je suis peut-être vieux jeu, mais pour moi, la consommation commence par l'individu.
- Nicolas Sarkozy peut s'attendre à quelques questions dans le sens du poil. En effet, entre Laurence Ferrari, arrivée où elle est grâce à un gros coup de pouce présidentiel, et David Pujadas, souvent tranchant mais relevant du service public (donc, jouant sa tête?), on ne pourra compter que sur Guy Lagache de M6 ou Alain Duhamel, de RTL, pour relever le débat. Il serait marrant que N.S. pique une colère...
Ce qu'on peut faire pour s'occuper sans s'énerver:
Parce que cette interview va vous énerver, si vous faites parti des personnes qui écoutent et comprennent la politique et l'économie...
- On peut compter le nombre de fois qu'il citera "crise", "relance" ou qu'il mettra tous les problèmes (même ceux des réformes scolaires, juridiques...) sur le dos de l'état économique mondial. Préparez une feuille de "Bingo des mots"!
- On peut s'amuser de la façon dont il déshabillera du regard Laurence Ferrari... Faut pas se mentir, hein !
- On peut essayer de repérer les phrases-choc. Du genre, les phrases choc. Celles qui pourraient vexer une région, un pays... Vous savez, comme il en a l'habitude (autant ou presque que Ségolène...)
- On peut s'endormir, aller faire pipi, faire un truc plus intéressant que de regarder l'autre s'escrimer à répéter que de toute façon, quoi qu'en dise le peuple, il continuera dans cet élan et basta. On réagira plus fortement à l'appel des syndicats.

Quoi que vous fassiez ce soir, on aura l'occasion d'en reparler: télé, radio, blogs reprendront le débat. On ne refera peut-être pas le monde en un jour, mais c'est à force de petites avancées qu'on saura le faire évoluer. Bonne soirée à tous.

3 commentaires:

  1. Un billet rapide, hein! Et les billets lents, tu les fais longs de combien? Là-dessus, tout à fait d'accord avec toi, d'ailleurs j'ai été faire pipi selon ton conseil, dès 20h15. À mon âge, ça a duré jusqu'à la fin de l'interview.

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  2. PTDR (comme disent les jeunes). Oui, ce billet fut plus long que prévu, mais tu sais ce que c'est, une fois lancé... Bref, c'était bien nul: rien que le voir m'énerve. Et il a bien dit ce que je pensais: 34 fois le mot "crise" en 35 minutes...

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  3. Mon dieu,enfin "le diable" plutôt... qu'est ce qu'il va encore nous dire ou nous faire ingurgiter celui là...

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