Le voisin et la loi

"Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme". Cet extrait du code de la santé publique concerne les incivilités telles que le tapage nocturne, mais aussi diurne ! De plus, ce genre de trouble du voisinage est reconnu même si l'immeuble est mal isolé ou qu'il n'y a pas de faute avérée. Ce délit est passible d'une amende de 450 euros, et concerne aussi bien la personne qui est en faute que les personnes morales. C'est armé de ces informations que j'allais taper à la porte de mon voisin...
La nuit précédente, il avait, comme à son habitude, reçu ses amis vers 23h30. Mais là, c'était beuverie, hurlements et cris. Je tapais contre le mur pour l'aviser que j'entendais tout, et j'eus la surprise d'entendre de la part d'une de ses invitées un "on s'en fout des voisins" suivis de cris étranges rappelant un marsupial disparu. Les cris durèrent de 23h30 à 04h00 du matin. J'avais depuis longtemps rejoint mon canapé pour y passer la nuit, non sans faire des recherches sur le tapage nocturne.
Toc toc.
Pas là.
Toc toc ( 2 heures plus tard). Là. Il ouvre la porte.
Il est pas beau. Je lui annonce que je veux avoir une conversation.
- A quel propos?
- De ta soirée d'hier soir (il se fout de moi, là)!!
Il m'expliqua que, de retour du Sénégal où il aurait dù rester pour mon plaisir, ses amis et collègues venaient le voir pour une petite soirée. Mais qu'il ne s'était pas rendu compte du bruit. Je rétorquais que ce n'était pas la première fois, que je ne voulais que des rapports de bon voisinage mais que je m'étais renseigné sur le tapage nocturne. Et j'enchainais avec les questions qui tuent : pourquoi recevait-il tous les soirs? - pas tous les soirs et c'est parce que ses "collègues" habitent pour la plupart chez leurs parents. Je me demande pourquoi les parents ne tolèrent pas qu'ils reçoivent chez eux, hein?
Pourquoi à partir de 23h? - on va en ville avant. (et pourquoi t'inverserais pas !!) Et puis d'autre fois non, c'est un style de vie.
Oui mais moi je bosse aussi et j'ai besoin de dormir, il en va de ma santé et de la qualité de mon travail ! Et qu'importe ce qu'il fait, il m'ennuie et ça, ça m'énerve. Il me répondit d'un désinvolte "si on peut plus vivre, hein !" auquel je mis fin en disant qu'il pouvait vivre mais en respectant ses voisins, les règles et la communauté. Je conclus en le prévenant que j'appellerai la propriétaire pour lui expliquer tout ça. Une menace qui ne semble pas être tombée à l'eau, quoique...

Deux nuits plus tard, il était 5h00 du matin, on était samedi, ils rentraient de boite de nuit. J'entendais la porte s'ouvrir, des conversations sur un ton "normal" débuter et au moindre bruit, des "Chhhhuuuut". Ils partirent à 6h00, sans bruit. Comment je sais ça? Je ne dormais pas, trop énervé par une sortie ce jour là.

Le lendemain, son pote R. sonna. Ca me réveille. D'habitude, il hurle. Cette fois-ci, il était 1h00 du matin et toujours aucun cri. Une conversation posée. Raisonnable. Tout semblait avoir été réglé.

Malgré tout je stresse encore. Je reste prudent, c'est pourquoi je me réveille encore facilement la nuit. J'attends l'heure fatidique. 23h30. Et j'ai mon téléphone prêt pour appeler les flics. Cette fois, je n'hésiterais pas.