mercredi 21 août 2013

Arras, une ville qui se meurt

 

A Arras, comme partout, l'été, innovations et plage se mêlent à la ville endormie: cette année, la mairie a décidé de mettre un petit train en place, pour que les touristes puissent, gratuitement, faire le tour de la ville. Partout, on croise aussi des calèches, certaines pour le transport de visiteurs, d'autres pour le ramassage des cartons comme celle que j'ai pu croiser hier en fin d'après-midi. Le cheval est donc à l'honneur.

Depuis que l'ancien maire (modem) a laissé sa place à son adjoint UMP, les décisions d'aménagement de la ville, de ses infrastructures et des animations laissent songeur, si ce n'est râleur: dans certains quartiers on a abattus des arbres centenaires, dans d'autres on a réalisé de nouvelles voies de circulation contraignantes, avec des bordures si hautes que les riverains ne peuvent plus stationner; à la Citadelle, on a détruit l'entrée du bois et on laisse pousser des mauvaises herbes...

Hier, je suis passé par le centre-ville. Et partout, dans les petits commerces, des panneaux « à louer » ou « à vendre ». L'installation du grand centre commercial Auchan à la périphérie est peut-être responsable d 'une partie de la désertification du centre ville, néanmoins ces dernières années j'avais pu constater que nombreux étaient les commerces à tenter de s'installer. Divers, conceptuels, variés: hélas, seuls ceux situés idéalement sur les places survivent, grâce à la fréquentation touristique et au cadre exceptionnel. Les autres, vivotent un an, le temps des exonérations de charges, victime à la fois des difficultés de stationnement en ville (pas de navette P+R à Arras et tous les parkings du centre sont payants !), et des charges étonnamment élevées – on parle d'une immense taxe en fonction de la taille des pancartes de nom du magasin. L'arrivée en masse d'agences immobilières (qui elles-même, ont du mal) et des banques, a dénaturé le paysage commercial du centre d'Arras, pour au final ne laisser que désuétude.

Aux prochaines municipales, une partie du programme des candidats devra viser à raviver la flamme du centre ville, en favorisant les commerces, l'accès à ceux-ci, et à la vie urbaine. A côté de ça, le projet d'aménagement de la Citadelle en quartier de vie semble bancal, on s'étonne même qu'avec une histoire aussi importante, et la proximité de nombreux sites (Carrière Wellington, mur des fusillés...) la municipalité n'aie pas profité du lieu pour y installer un musée de la Première Guerre Mondiale ! Ah, et le projet de grand complexe cinéma connait une attente folle auprès des habitants qui n'ont vu se créer que le complexe Aquarena, suite à une promesse de campagne ignorée après les dernières élections...
 
Images intégrées 1
Derrière ces murs, pourquoi pas un musée ?
Et avec le parking récemment créé à proximité, pourquoi pas... un ciné?
 
Loin de moi désormais, puisque j'ai fuit la ville et ses impôts exorbitants (si !) vers une campagne plus adaptée à mes finances et à mon bien être, je n'en demeure pas moins Arrageois de cœur et j'espère que les prochaines élections sauront faire la part belle à redorer le dynamisme d'une ville qui se meurt un peu plus chaque jour...

9 commentaires:

  1. Je confirme ! C'est triste ! Un grand n'importe quoi ! Une ville en souffrance.

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    1. D'autant qu'elle regorge de potentiel. Il y a des moyens de trouver des compromis entre valoriser le centre ville, et developper par ex, un cinéma digne de ce nom dans la zone commerciale: on est une ville de 35 000 habitants, ce n'est pas rien !
      Son histoire devrait permettre de nombreuses animations à thèmes, alors que certaines perdent en qualité: profiter de la Fete de l'Andouillette si triste avec ses confréries, pour ajouter une dimension médiévale sur la place des Héros avec des gens en costume, des commerces d'époque, des chevaux et chevaliers... les idées regorgent. Certes, le budget et donc, l'impôt, devra évoluer sans plomber l'habitant. L'habitant qui, lui aussi, se fait plus rare en centre ville.

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    2. J'espère qu'un jour, on pourra en discuter de vive voix. La dernière fois que je suis venue, ce printemps, je voulais vous faire signe, mais l'ambiance de travail a été tellement glaciale que ça m'a cassé dans mon élan.
      Oui, hélas, vous avez des naufrageurs de ville et je ne sais pas comment vous allez faire pour les "virer". Je ne crois pas du tout à la "vie culturelle" préfabriquée à coups de budgets : le dynamnisme d'une ville, ce sont les gens à la production industrielle ou agricole, leurs besoins vitaux, leur potentiel de fête, leurs curiosités, leurs foisonnements, leurs aspirations à connaitre et partager.
      Si t'as que Pôle Emploi et l'hypermarché, autour tu as une morne plaine de déprime et toutes ses manifestations délétères.
      Bz

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    3. On peut se tutoyer, je pense, depuis le temps? :-)
      On se rencontrera avec plaisir la prochaine fois, on ira boire un verre dans un bistro du centre, puisqu'il ne reste plus que ça.
      Je pense que j'ai peut-être une vision idyllique de ma ville, et je ne serais pas avare de projets, mais comme les budgets alloués sont surement serrés... Les arrageois, les jeunes surtout, cherchent de la vie dans leur ville, au regard du succès de la fête du 15 aout, de celle de la musique... Mais que leur propose t-on en dehors des mois d'été?

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  2. Bonjour,

    Votre constat est dur mais lucide et nous en partageons l'essentiel.
    Puisque vous évoquez les enjeux des municipales, je tiens à vous informer de l'existence de notre rassemblement citoyen, indépendant des partis politiques, qui souhaite proposer un projet audacieux pour Arras, construit avec les habitants au travers d'un outil innovant http://www.lescitoyenssengagent.org/
    Citadelle, impôts, commerce font partie des enjeux prioritaires que nous avons identifiés et sur lesquels nous invitons les Arrageois (ou ceux qui aiment la ville comme vous) à s'exprimer.
    Au plaisir d'échanger avec vous !

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    1. CE sera avec plaisir, même si je ne suis qu'un pâle échantillon du ressenti de ma génération... CE blog, n'est pas qu'un endroit où j'exprime mon avis: mes articles sont le reflet de conversations que je partage au boulot, dans la rue... Je pense qu'on peut les prendre comme un sentiment général...

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  3. Je suis allé à Arras début juillet. J'ai mange en centre ville et lorsque j'ai repris ma voiture j avais un proces sur le pare-brise.
    Le flic municipal qui était encore l (il sévissait encore) nous a expliqué que nous étions en "zone bleue". Ce qui n'etait pas visible à l'entrée du parking que nous avons empruntée. Nous avons expliqué cela au policier qui ...... a maintenu l'amende et nous a conseillé de faire une reclamation écrite.
    Lamentable.

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    1. *déjà, quand tu viens à Arras, fais le moi savoir, je te filerai des bons plans pour éviter ça. Je ne sais pas où sont les zones bleues en ville, j'avoue que je n'en ai jamais vu, à ma connaissance. Les flics municipaux font là de l'argent facile: même en stationnant correctement ils te trouvent un truc pour verbaliser...
      Bon, à part ça, il existe un parking gratuit pas loin de la gare, et des rues adjacentes dont le stationnement est aussi non payant.
      La prochaine fois que tu visites Arras: préviens moi ! Je serai ravi de vous offrir un verre !

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  4. C'est le problème de pas mal de villes de tailles moyennes. Arras est un peu coincé entre Paris et Lille, difficile d'être innovant pour rendre attractif les petites villes alentours. Pourtant, c'est intéressant ces villes qui ont une âme, des commerces indépendants...

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