Au sujet de "l'énième" projet de réforme des retraites

 

C'est aujourd'hui qu'est remis le rapport Moreau, nouvelle réforme des retraites qui ne fera plaisir à personne. Il préconise entre autres un allongement de la durée de cotisation, très impopulaire, et particulièrement injuste au regard de ceux qui voient partir leurs collègues à 60 ans et qui, eux, devront bosser encore plus tard. Ce matin, je voyais aux infos un retraité reprendre activité au DRH de son ancienne entreprise, je me demandais pourquoi ils n'avaient pas embauché un jeune demandeur d'emploi à la place? Parce que désormais, les entreprises exigent que le candidat soit expérimenté.

Or, à force de prendre des retraités expérimentés, on est pas prêt de donner ce l'expérience aux jeunes qui en manquent. On va se retrouver avec un nombre incalculable de demandeurs d'emploi qui n'auront jamais travaillé !

En France, on dit qu'on embauche pas car il n'y a pas de consommation, pas de demande. C'est vrai. Mais comment augmenter la conso sans permettre aux gens de consommer en leur offrant un travail, un salaire? C'est un cercle vicieux, et je suis convaincu que le salut des retraites passe par l'emploi.

Et il vaut mieux, parce que quand on parle d'allongement de la durée de vie, et que je vois que ceux qui sortent de mon entreprise meurent souvent autour de 60 piges, voire même avant la retraite, ça me fait peur. J'ai du mal à y croire...

Alors comment satisfaire tout le monde?

Par la formation.

Si les chômeurs sont peu ou pas qualifiés, ou s'ils sont trop qualifiés, si les entreprises on besoin d'un salarié qui a de l'expérience spécifique mais qu'elles ne sont pas prêtes à lui donner sa chance dans le grand bain, il ne reste qu'à trouver un compromis intermédiaire et à favoriser la formation, par le biais d'une nouvelle sorte de contrat, qui permettra à un inexpérimenté d'enrichir ses connaissances, et d'apporter à son entreprise ou à la prochaine l'expérience acquise.

De fait, il ne sera plus nécessaire de faire appel à des retraités.

Vous me direz, il existe des gens qui ont de petites retraites, qui ne peuvent subvenir à leurs besoins. Je répondrais qu'alors qu'on arrive à fixer des plafonds pour verser des allocs, on devra légiférer sur une pension « plancher » en dessous de laquelle le retraité ne pourra pas reprendre d'activité. Si vraiment celui-ci souhaite travailler parce que ça lui manque, le bénévolat sera de mise. Injuste ou non, voici toujours une piste à explorer. Je fais des efforts.

 

Et je constate que si on se rend compte tous les deux ans qu'on s'est plantés lors de la précédente réforme, c'est qu'on est incapable de prédire ce qu'elle va provoquer et qu'on avance au petit bonheur la chance. On peut pas trouver untruc stable et définitif avec des effets à long terme?