mercredi 2 juin 2010

Retraites: "La multiplicité des régimes est un fléau pour la solidarité"

« La multiplicité des régimes est un fléau pour la solidarité. Qu'on ne s'étonne pas de voir si peu de monde défiler dans les rues: si le Français ne se sent pas concerné, c'est peut-être parce qu'en effet, il ne l'est pas.

On nous indique que l'on ne pourra partir qu'à 63 ans à la retraite. Et alors? Comme la plupart de mes collègues, j'ai commencé à bosser vers 21/22. Avec la règle des 42 annuités nécessaires au départ en retraite -officielle !-, le moindre benêt à peine sorti de l'école ne pourra pas partir avant... 63 ans ! Alors, elle est où la révolution?

La révolution, elle existe pour les services publics, dits « privilégiés ». Dans le secteur privé, on cotise 42 ans, on part en retraite. Voilà. Dans le public, notamment la SNCF, il est possible de partir à 55 ans ! Et là, qu'on ne me fasse pas croire qu'on cotise 42 années ! Loin de là !

Pour faire appel à la solidarité, pour descendre dans la rue, il faudrait se reconnaître dans le même bateau. Mais la différence entre les régimes accentue le désintérêt d'une classe de population qui a bien compris que seule l'atteinte à un statut commun serait vécu comme agression. Au final, la réforme des retraites, c'est aligner tout le monde sur les mêmes critères de cotisations... »

(source: conversation entre collègues)

Et vous, qu'en pensez-vous?

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7 commentaires:

  1. D'accord sur le constat (le titre du billet). Le risque inverse, c'est le "régime unique", égalitariste et nivelé par le bas.
    Plutôt qu'un régime unique, je préfèrerais un régime à la carte, avec une carte unique (je suis poète, ce soir !).

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  2. Il n'y a rien de mieux pour gouverner que de distribuer des petits privilèges aux uns ou aux autres.... Jamais identiques!!!!
    Certains un bout de gras, d'autres un bout de lard, et certains du caviar!

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  3. Ceci dit, ces collègues débattaient de la grève: faut-il la faire quand on ne se sent pas concerné par une réforme des retraites qui ne touche que les régimes spéciaux?

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  4. tes collègues doivent comprendre que l'on veut nous faire croire que ce ne sont que quelques régimes spéciaux qui seront touchés, alors qu'en fait l'attaque est beaucoup plus insidieuse : en 1993 on est passé aux 25 meilleures années pour le privé, le public a manifesté en soutien, un peu seul à la fin... si cette réforme passe c'est encore un coin qui sera enfoncé dans le régime par répartition, et personne ne peut dire si ce ne sont pas in fine les montants de pension qui ne seront pas attaqués dans 5 ou 6 ans

    ne pas bouger aujourd'hui, ben comment dire c'est enterrer en première classe un modèle social, qui pour l'instant fait amortisseur par rapport à la crise

    mais bon c'est pas le discours des medias principaux c'est sûr

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  5. Entièrement d'accord avec Gaël,on cherche à dresser les gens une fois de plus contre le "Public", mais au les employés du Privé seront touchés de la même manière. Ce manque de solidarité est consternant.

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  6. Bof. Je suis d'accord : il faut se battre et toussa.

    Il n'empêche que la multiplicité est aussi un fléaux pour les ceusses qui bénéficient d'avantages montrés du doigt. Je résume car je n'ai pas le temps : si les conducteurs de train de la SNCF étaient dans le régime général avec une clause spéciale pour dire qu'ils ne doivent plus travailler après 55 ans pour des raisons de sécurité, ils ne seraient pas montrés du doigt !

    Une des autres raisons qui fait qu'ils sont montré du doigt est la baisse du nombre de salariés à la SNCF. La caisse est donc fortement déficitaire. Ils sont montrés du doigt alors que c'est normal que le nombre de salariés diminue avec l'automatisation.

    Ils seraient au régime général, payés avec les cotisations de tout le monde, y compris des métiers prospères (informaticiens, ...) personne ne ronchonnerait.

    Fusionner les régimes aurait l'intérêt de lisser les évolutions de la société sans faire ronchonner les gens.

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  7. C'est donc un oui... mais.
    Le souci, c'est que c'est bien les médias qui agitent tout ça, sous la pression cachée mais connue du gouvernement. A ce titre, comment le privé ne pourrait-il pas se sentir floué, lui qui n'a aucun des pseudo-avantages des fonctionnaires? Je peux comprendre mes collègues. Avec plus d'informations, évidemment, le débat se relance.

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