mercredi 9 juin 2010

Les voisins - "Ce soir, je s'rai la poubelle..."


Ce n'était qu'un feu de paille. Un coup de chaleur. Mon voisin n'est pas plus pompier que vous et moi, à moins que vous ne le soyez. Je pense qu'il se contentait de faire une formation, pour pallier à l'ennui du chômage. Ou pour montrer à sa copine qu'il savait manier la lance. Mais les habitudes ont la vie dure...

La semaine dernière, c'était son tour de sortir les poubelles. Je le croisais hurlant à travers la rue, à mon retour du travail, pour saluer un de ses copains. J'appris, avec tout le quartier, qu'il partait l'après-midi même à Bruxelles avec sa dame. C'est pas loin. Mais, justement le jour où il est de corvée. Je m'attardais devant le local poubelle pour constater que les trois – deux ordures, une plastique – étaient pleines, ou presque.

Plus tard, dans la nuit, alors que le sommeil m'emportait, j'entendais un claquement: celui de la porte du sas, attestant qu'on sortait les poubelles.

Le lendemain matin, je partais travailler aux alentours de 7h15, juste après le passage des éboueurs. Et j'apercevais... deux poubelles. Seulement deux ! Et l'autre, la grande, d'où qu'elle est? Illico presto, je retournais voir dans le local, où je la trouvais pleine à ras-bord, mais toujours à sa place! Il ne l'avait pas sorti! Et qui dit, d'ailleurs, que c'est bien lui qui a fait l'effort, au milieu de la nuit, de sortir les deux autres? Trop tard, me direz-vous...


Ce lundi, c'était mon tour. Évidemment, je m'y attendais: les locataires ont bazardés leurs sacs poubelles en vrac dans le local, ça sentait... une horreur, vous n'imaginez pas ! Des bouteilles en plastiques jonchaient le sol, d'immondes immondices suintaient un liquide jaunâtre et malodorant. Courageusement, je tassais les sacs posés là dans les poubelles consacrées, et je me rendais compte qu'il y avait là suffisamment de place pour tout mettre. C'est donc qu'un ou deux de mes charmants voisins était faignant et ne savait pas ouvrir le couvercle d'une poubelle. Soit.

Par contre, pas moyen de mettre le plastique. Et puis, ma tâche était seulement de sortir les poubelles dans la rue, pas de mettre le surplus d'une manière ou d'une autre, ni de trimballer des sacs. Ils n'avaient qu'à attendre la semaine d'après pour sortir leurs plastiques, plutôt que de les bazarder là...

Je sortais donc les poubelles, laissant dans le local un sac que je ne pouvais y faire entrer et quelques bouteilles plastiques qui, pour ma défense, ne sont pas dans les poubelles !

Le lendemain, hier, donc, je rentrais les poubelles dans le local, les rangeait à côté du tas de plastiques resté là, et fermait la porte du local. J'avais accompli ma mission.

A chacun ses responsabilités. On vit en communauté.


3 commentaires:

  1. Comme quoi, il vaut mieux vivre dans une résidence avec concierge.

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  2. Très interesant ce billet, très ...:)

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  3. Je me demande comment va devenir le local à poubelles d'ici quelques semaines, si chacun de vous laisse chaque fois une partie qui ne le concerne pas!

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