lundi 24 novembre 2008

Les médecins sont la cause du Trou de la Sécu (Tout ou partie?)

Avant de recevoir les foudres du syndicat des médecins, précisons qu'il ne sont pas tous à mettre dans le même panier. Petit état des lieux:
Aujourd'hui, si vous êtes malade, vous allez chez le médecin et payez 22 euros. Sur cette somme remboursable, un euro de participation forfaitaire est retenu. Si vous êtes très malade, vous avez l'obligation de passer par votre médecin avant d'aller voir un spécialiste: on ajoute donc un euro de plus pour soigner la même maladie. Puis vient le temps des soins avec la pharmacie (50 cts par boite), les auxiliaires médicaux (50 cts par acte) et les labos (1 euro par acte bloqué à 4 euros). Le total des participations forfaitaires peut atteindre 50 euros par an pour les acte médicaux, et 50 autres pour les actes paramédicaux. Soit 100 euros si vous êtes âgé, ou en mauvaise santé. On pouvait croire qu'avec une population vieillissante, on aurait des sous pour combler le trou de la Sécu ! Que nenni, cet argent ira... aux chercheurs contre la maladie d'Alzeihmer.
En effet, à l'origine, la Sécurité Sociale devait s'autofinancer par le reversement de certaines taxes (pour un "revenu" global de 18 Milliards d'euros) qui n'ont jamais été reversées au budget de la Santé. En clair, la Sécu devrait être excédentaire. C'est pourquoi le gouvernement tenta une réforme pour restreindre le fameux trou sans fond dont on parle depuis des années. Le fer de lance? La responsabilisation. Des assurés, s'entend.
Ainsi, on a mis en place un système de déremboursement, de participation forfaitaire, d'augmentation du pris des médicaments et des contrôles de fraudes (arrêts de travail intempestifs). Mais sur ce dernier point, la restriction des fonctionnaires ne permet pas de couvrir suffisamment d'enquêtes. Le chien se mord la queue. J'en viens alors au titre de cet article: comment éviter que les gens se mettent en arrêt maladie pour un oui ou pour un non? En responsabilisant à leur tour les médecins ! Jusqu'ici, ceux-ci n'ont reçu qu'une plaquette peu intimidante de la Sécu, et peut-être une tape sur les doigts disant "c'est pas bien" accompagné d'une augmentation tarifaire deux mois après. Mais le médecin est un homme, il a besoin d'argent, et a vite compris que le travailleur pas trop malade serait une jolie vache à lait. Plus encore que le vraiment malade, qui s'abstiendrait bien de ses visites trop courantes chez le praticien. Certains d'entre eux reçoivent donc des patients, diagnostiquent une pilule et soignent au premier rendez-vous. D'autres sont plus perfides (ou moins compétents?), et reçoivent un type pas trop malade, qui pourrait aller bosser, mais qui demande trois jours d'arrêt. Et le docteur lui donne. En sus, il ajoute un nouveau rendez vous à la fin de la semaine, pour voir si le patient est bien reposé. 44 euros dans son escarcelle, et minimum trois jours renouvelables pour le patient. Ça, ça coute à la Sécu, non?
Messieurs les médecins (et Mesdames, d'ailleurs) ne vous offusquez pas: vous avez votre conscience pour vous, et cet exemple est un fait avéré pour certains de vos confrères peu scrupuleux mais ne vous concerne peut-être pas? Quoiqu'il en soit, il y a de plus en plus d'arrêts maladie de courte durée, et non justifiés, spécifiquement pendant les vacances scolaires, qui engendrent un déficit à la Sécurité Sociale qu'il convient d'enrayer. Alors plutôt que de sanctionner l'assuré qui abuse, peut-être devrait-on "dire" à son médecin de ne pas donner d'arrêt, simplement (même quand le patient réclame!)?

La responsabilisation, ça marche dans les deux sens.

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2 commentaires:

  1. Le médecin, c'est un peu comme un fonctionnaire, mais sans limitations d'heures sup (il appliquent à fond le "travailler plus, pour gagner plus"). Car au final, ils sont payés par l'état, via les remboursement de la sécu.

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  2. Oui, on peut presque voir ça comme ça.

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