
C'est en lisant la Voix du Nord, le journal régional, que je suis tombé en deuxième page sur une interview de Janaël, un copain de lycée. Voilà des mois qu'on s'est perdu de vue, et ce n'est qu'au détour du journal du dimanche que je voyais sa tête en grand pour illustrer un article sur... Dofus. Je le connaissais comme fan de mangas et de tout ce qui se rapporte à l'univers japonais, je ne fus donc pas surpris de le trouver présent à la convention dédiée à ce jeu, comme fan de la première heure. Il parait qu'il joue à ça depuis plus de cinq ans. Je le connaissais comme fan de mangas et de l'univers japonais. Impliqué, passionné mais parfois trop, il a toujours aimé cette distinction qu'il pouvait s'apporter par le biais d'un rôle à se créer. Car c'est un peu le principe de ce genre de jeu: n'être personne ici pour devenir quelqu'un ailleurs. Mais alors, qu'est-ce que Dofus?
J'ai testé pour vous.
Après une inscription et un téléchargement très long pendant lequel j'ai failli abandonner - sauvé par un épisode de la série Dead like me -, le jeu se lance enfin. Il s'agit d'un jeu en ligne multijoueur, à l'instar d'un World of Warcraft ou autre compère du genre. On vous propose d'abord de créer un personnage médiéval, auquel sera attribué des compétences magiques. On part donc sur un jeu de rôle avec des combats en tour par tour. L'esprit graphique est limité au strict minimum, un affichage en flash, relativement désuet. Le personnage lui-même est mal animé et en simple 2D. On a vu mieux et plus joli. Mon personnage évolue alors au grès des combats, et peut aussi rencontrer d'autres avatars de joueurs français. On a la possibilité de leur parler, de les affronter, etc... et donc d'entrer en contact avec eux au fur et à mesure des quêtes qui nous sont confiées. Prenant, Dofus peut l'être pour le peu qu'on s'y implique. Original... non, il ne l'est pas. Des écrans fixes, des graphismes simplets, un univers complexe, un monde de joueurs. Son point fort et de mettre en rapport les gens dans un univers virtuel et enfantin, de laisser s'évader les soucis et peut-être les oublier un temps. A mon âge, il perd de son intérêt et touchera un nombre plus restreint de personnes. Mais le fait qu'il soit gratuit, principalement, et accessible facilement, explique qu'il soit la cible de passions déchainées des adolescents. Le journal explique que parfois, des déviances s'observent au détriment des résultats scolaires et des activités sociales, même si certains s'en défendent. Je retrouve donc mon camarade, fier de jouer à ce jeu grâce auquel il aurait rencontré réellement des joueurs des quatre coins de la France avec lesquels il partage des nuits d'aventure virtuelle.
Addiction ou pas, il y a un age pour tout, un temps pour tout. Moi aussi je passe du temps parfois devant des jeux vidéos pour me défouler ou m'évader. Certains me prennent même du temps, mais la vie sociale réelle passe bien avant. Je respecte le choix des fans même si je ne comprends pas toujours leur implication. Et Janaël, si tu me lis, tu comprendras que nos univers sont différents à présent, ce qui n'empêche jamais de se les faire découvrir et les partager. Ça s'appelle l'enrichissement personnel. Et ça, Dofus ou pas, seule la vie peut l'apporter.